Vous ne vous en rendez sûrement pas compte mais votre quotidien est dominé par des formules mathématiques particulièrement élaborées que l’on appelle : algorithmes.
Ces derniers sont présents partout : lorsque vous achetez sur Internet, lorsque vous recherchez quelque chose dans un moteur de recherche, ect…
C’est quoi un algorithmes ?
Avant d’en parler il faut savoir ce que c’est : un algorithme est une méthode générale pour résoudre un type de “problème”.
On peut partir dans l’idée qu’un algorithme est une sorte d'intelligence artificielle qui va résoudre un problème ou une suite de problèmes extrêmement rapidement afin de nous donner une ou plusieurs réponses.
1. Recherche Google
Il fut un temps où de nombreux moteurs de recherche se battaient pour la suprématie d’Internet (vous vous souvenez de Lycos, Alta Vista, AOL, ect...).
Cette époque est maintenant révolue : Google domine tout le reste et c’est notamment grâce à un algorithme de recherche très performant que la firme améliore régulièrement.
"PageRank" est l’algorithme qui régit le classement des pages web dans les résultats affichés par le site, qui s’allie à deux programmes appelés spiders et crawlers.
L’algorithme procède en évaluant la qualité et le nombre de liens vers une page web pour obtenir une estimation de l’importance du site Internet en question
2. Le fil d’actualité de Facebook
Si cela peut être dur à avouer, beaucoup d’entre nous adorent passer le temps en parcourant notre fil d’actualité Facebook pour voir les dernières news de nos amis ou des pages que nous « likons ».
Mais à moins que vous ne voyiez toutes les actualités de tous vos contacts (amis et pages) dans l’ordre chronologique, vous avez surtout sous vos yeux une pré-sélection opérée par les algorithmes de Facebook.
Pour calculer ce qui vous intéressera le plus, il considère plusieurs facteurs comme le nombre de commentaires, qui a publié quoi (il y a bien un classement interne des personnes les plus populaires et de celles avec qui vous interagissez le plus) et la teneur de la publication (photographie, vidéo, etc…)
3. Les algorithmes des sites de rencontres
L’industrie des sites de rencontres représente environ deux millions de dollars de profits.
Les analystes considèrent que le succès de sites comme Meetic, Match.com ou encore OKCupid devrait encore augmenter dans les cinq prochaines années.
Il faut dire que ce sont des sites très efficaces !
Et toutes ces correspondances amoureuses sont le fruit d’algorithmes savamment étudiés.
Celui du site Internet OKCupid prend une approche très analytique des rencontres amoureuses, récupérant une montagne d’informations sur ses utilisateurs.
Mais tout ça est plus qu’une simple analyse des intérêts communs : l’algorithme du site prend également en compte l’importance des différentes réponses pour chaque utilisateur et réalise ses correspondances en fonction de ce critère.
4. La compression audio/vidéo
Les algorithmes qui réduisent les données pour gagner de l’espace sont légion.
Mais il en existe un qui a totalement révolutionné, pour le meilleur ou pour le pire, l’industrie musicale.
Il s’agit de la compression MP3, qui réduit la musique à plus d’un dixième de ses données d’origine, un algorithmes que l’on retrouve chez bon nombre de site du style “Youtube MP3/MP4”.
5. « Vous apprécierez peut-être également »
Si vous achetez sur Internet, vous connaissez sûrement ces suggestions en bas de page d’un article que vous venez de commander ou que vous regardez.
Des suggestions basées justement sur vos habitudes de consommateur 2.0.
Un tel outil peut toutefois être à double tranchant : oui, c’est génial de voir des suggestions intéressantes qui ne vous seraient pas venues à l’esprit autrement ; mais de l’autre côté, certaines de ces suggestions peuvent être étonnamment bien à côté de la plaque !
Tout comme PageRank de Google et l’algorithme de Facebook, cela peut placer l’internaute dans ce qu’on appelle la « bulle de filtres » où l’internaute est comme enfermé dans une version d’Internet personnalisée uniquement pour lui, où les choses qu’il voit et celles qu’il ne voit pas sont minutieusement triées par l’outil informatique (un autre poste et prévu sur ce sujet).
6. Google Adwords
Google Adwords est un outil similaire à celui ci-dessus : Google, Facebook, et beaucoup d’autres sites suivent vos comportements d’internaute, comment vous utilisez les mots sur Internet pour vous bombarder de publicités contextuelles.
Google Adwords, qui est d’ailleurs la principale source de revenus de la firme, fonctionne sur ce modèle, au contraire de Facebook, qui a eu du mal (mais qui c’est grandement amélioré) à faire fonctionner ce modèle économique basé sur l’analyse de vos comportements.
7. Les transactions boursières à haute fréquence
Le secteur financier utilise depuis longtemps des algorithmes pour prédire les fluctuations du marché, mais ils sont également utilisés dans la pratique bourgeonnante des transactions à haute fréquence.
Cette forme de trading à la vitesse de l’éclair implique des algorithmes, appelés « bots », qui peuvent prendre des décisions en l’espace de millisecondes ou même plus récemment, de microsecondes.
En comparaison, un humain met au moins une seconde pour reconnaître et réagir à un danger potentiel.
De fait, les humains sont de plus en plus mis à l’écart du système de trading.
Mais cela ne signifie pas que les « bots » ne font pas d’erreurs ! … Bien au contraire.
8. L’auto-tune
Outil musical à part entière pour certains, fléau sonore pour les autres (je suis de cet avis), l’auto-tune a conquis de nombreux courants musicaux en quelques décennies.
Bon, il faut avouer que cet outil-là n’a pas la même importance que tous les autres ci-dessous, mais il règne sans partage sur de nombreux produits de la musique actuelle.
Grâce à ses algorithmes, le programme est capable de modifier la hauteur d’une note, qu’elle soit chantée ou interprétée par un instrument, à la demi-note la plus proche.
Un outil capable de corriger les pires fausses notes, mais qui, selon certains, est utilisé avec abus dans de nombreuses chansons.
Le plus drôle dans tout cela, c’est que son utilité première était d’interpréter les données d’activité sismique… Rien à voir avec la musique !
9. L’algorithme qui prédit les crimes … ou ça existe !
Celui-ci ne domine pas encore notre monde, mais il le pourrait bientôt...
Un nombre important de départements de police commencent à utiliser cette nouvelle technologie (au Etat-Unis) aussi connue sous le nom d’analyse prédictive.
En 2010, la police de Memphis a utilisé l’outil CRUSH de la firme IBM pour réduire le taux de crime de 30 %. Comment ? Grâce à l’algorithme de CRUSH, il est devenu possible de prédire des « nids » à crimes en se basant sur l’analyse de motifs d’incidents criminels à travers la ville.
Cela permet alors de prévenir plutôt que de guérir en allant directement au coeur de la zone avant qu’un crime ne soit commis et le pire c’est que ça marche plutôt bien !
10. La récolte, collection et interprétation de données de la NSA
Dans l’imaginaire collectif, on se dit souvent que la société est surveillée à la façon du célèbre roman de George Orwell, 1984 : des personnes qui nous épient constamment.
Dans la réalité d’aujourd’hui, ce sont les algorithmes qui remplissent ce rôle.
Les êtres humains n’ont pas les capacités nécessaires pour ingérer et analyser autant d’informations.
Et ces algorithmes surveillent tout : coups de fil, recherches sur Internet, déplacement, achat, fréquentation, loisir, etc...
Ce qu’il y a d’intéressant dans le fonctionnement de la NSA est qu’elle explique que les données ne sont pas réellement « collectées » : elles sont juste stockées quelque part mais les agents ne regardent pas forcément le contenu… Oui c’est différent !
N’oublions pas non plus que l’agence américaine possède aussi de puissants algorithmes de cryptographie pour crypter et/ou décrypter des documents classifiés.
Conclusion :
C’est fou de constater ce que tous ces algorithmes sont capables de faire !
Et leur utilité ne cesse d’augmenter, tous les ans de nouvelle amélioration et modification sont faites afin de rendre encore meilleur ces algorithmes.
Mais au final où tout ça vas nous mener ?
Vers la résolution de problèmes planétaires ou vers un tout autre chemin ?